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Isabelle Wachsmuth : « L’art est une façon universelle de communiquer »

Isabelle Wachsmuth est responsable de projets à l’Organisation Mondiale de la Santé, en charge du mouvement Art Impact For Health and SDGs qui organise des évènements dans le monde entier autour de l’art et de la santé. Elle sera présente lors du grand évènement que nous co-organisons avec l’association Art For Science le 15 avril prochain et a accepté de répondre à nos questions.



















Qui êtes-vous en quelques mots ?

Isabelle Wachsmuth : J’ai un parcours un peu atypique, je suis biologiste avec une spécialisation en homéostasie, physiologie et neurosciences. J’ai la chance d’avoir une vision holistique (qui s'intéresse à son objet dans sa globalité, NDLR) de la vie et de la santé grâce à toutes ces disciplines. Je suis également artiste-peintre. Ce parcours me permet de faire le pont entre la science et l’art.


Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre travail d’artiste ?

Ma peinture est très abstraite et très colorée. Je travaille beaucoup avec la musique, autour des fréquences élevées et de leur influence sur notre créativité et notre lâcher-prise. C’est une peinture très intuitive, pas du tout dirigée ni académique.


Comment en êtes-vous venue à lancer le mouvement Art Impact For Health and SDGs à l’OMS ?

J’ai d’abord commencé à l’extérieur de l’OMS, avec des partenaires, en réfléchissant à la façon dont l’art pouvait être un moyen de dialoguer avec la population en proposant une approche plus humaine. J’ai d’abord organisé une exposition sur les violences faites aux femmes, testée localement en France, puis au Palais des Nations Unies. J’ai allié le processus scientifique de résilience - les étapes psychologiques par lesquelles les femmes passent pour se sortir de cette violence - à l’expression artistique. J’ai ensuite présenté chaque année une nouvelle exposition, avec l’idée de mobiliser le public et les institutions sur ces sujets. J’ai vu que l’art était vraiment une façon universelle de communiquer mais aussi de faire des liens entre les disciplines. Puis à un moment donné, j’ai eu la possibilité d’introduire l’art dans mon activité professionnelle à l’OMS.


Quels ont été quelques-uns de vos projets principaux ?

Nous avons travaillé avec des enfants touchés par les fentes labiales dans plusieurs pays du monde, notamment en Afrique. L’idée était de travailler avec ces enfants sur le thème des masques en impliquant des artistes locaux. J’ai aussi travaillé pour le Congrès mondial du cancer avec l’objectif de valoriser les patients, leur donner une voix à travers l’art, retranscrire ce qu’ils ressentent sous forme de poèmes ou de portraits. Nous valorisons toutes ces actions de terrain dans les expositions internationales que l’on réalise chaque année. Notre rôle est de démocratiser l’art, le rendre accessible, mais aussi d’enrichir le regard et la réflexion à travers une expression artistique, et de stimuler le dialogue.


Beaucoup d’études scientifiques sont-elles faites sur l’impact de l’art sur la santé ?

Les preuves sont déjà là et sont énormes. L’OMS a publié un rapport avec une compilation de toutes ces preuves. Mais ce n’est pas quelque chose qui est mainstream, on ne communique pas beaucoup au grand public. Et ce n’est pas encore accepté par le milieu médical pur et dur. Il y a toujours eu une opposition entre pensée biomédicale et pensée holistique dans le monde occidental. C’est un gros travail de fond de faire accepter ces approches beaucoup plus larges, qui s’intéressent aux causes sous-jacentes, au lieu d’une approche réductionniste de la médecine. Forcément les effets des approches holistiques comme l’art sont plus difficiles à prouver.


L'association Art For Science est membre de votre mouvement. Quels sont les messages que vous souhaitez faire passer ensemble ?

J’ai déjà organisé plusieurs expositions à Genève en invitant plusieurs initiatives en faveur de l’impact de l’art en santé et dans ce cadre Art For Science a contribué magnifiquement, à la fois à travers ses artistes et la présentation de l’initiative. L’idée pour moi maintenant est de faire une visite immersive à St-Martin le 15 avril pour établir les activités pouvant être par la suite développées ensemble. Notre but commun est d’établir ce pont entre art et science et stimuler la réflexion de manière multi-disciplinaire.


Vous allez animer une conférence lors de l’évènement d’Art For Science le 15 avril. Quels seront les thèmes abordés ?

Je serai présente à St-Martin pour parler de ce que l’on a mis en place avec Art Impact For Health et de ce que cela a apporté. Mon but sera aussi de montrer comment cette approche artistique peut apporter des résultats extraordinaires en termes d’intelligence collective, c’est-à-dire comment des partenaires qui ne communiquaient pas vont pouvoir travailler ensemble, se comprendre, co-créer et initier une nouvelle dynamique d’entraide et de mutualisation des ressources. Ça va beaucoup plus loin que simplement l’impact de l’art, c’est aussi l’impact sur les structures organisationnelles et le lien qu’on établit entre les individus. J’espère enfin pouvoir proposer la réalisation d’une fresque en live, afin que le public voit comment on peut créer une autre façon de communiquer ensemble, d’échanger, de s’exprimer et de créer un espace de bienveillance et de sécurité où chacun a sa place.


 

Facebook: @artforscience



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