Artiste professionnel depuis plus d’une dizaine d’années, Claudio Arnell a demandé le statut officiel d’artiste-auteur l’année dernière suite à l’organisation de La Semaine des Artistes par la CCISM. Il nous raconte son cheminement.
Claudio Arnell vit de sa peinture et de sa photographie depuis de nombreuses années. Originaire de Saint-Martin, il a vécu 10 ans en métropole. Après des études d’art, il a commencé à faire connaître son travail par le biais de résidences d’artistes, d’actions associatives et de concours. Autour de lui, ses amis saint-martinois s’immatriculaient en tant qu’artiste via la métropole ou la Martinique. « Pour moi cette paperasse semblait trop compliquée et trop lointaine. J’avais mon réseau, ça fonctionnait donc j’ai continué comme ça », raconte-t-il. Surtout, il souhaitait avant tout être reconnu en tant qu’artiste saint-martinois.
Claudio Arnell a poursuivi ainsi pendant plusieurs années avant de créer son auto-entreprise dans le domaine du décor et de l’événementiel après Irma. Limité par ce statut pour accéder au marché de l’art, un secteur très réglementé, il a choisi l’année dernière de s’immatriculer en tant qu’artiste-auteur suite au passage de La Maison des Artistes à Saint-Martin qui lui a permis de lever le flou sur ces démarches, bien accessibles aux Saint-Martinois. Ce statut lui permet désormais d’être reconnu officiellement et de pouvoir par exemple prétendre à des bourses ou répondre à des appel d’offres du Ministère de la Culture. Une émancipation nécessaire pour cet artiste qui souhaite faire carrière dans l’art et exporter son travail à l'international.
« Les artistes doivent voir le statut administratif non pas comme un piège mais comme un facilitateur »
LUCIANA RASPAIL,
DIRECTRICE ADJOINTE CCISM
« La venue de La Maison des Artistes à Saint-Martin l’année dernière a permis de mettre la lumière sur les statuts et de démystifier les démarches autour de l’immatriculation. L’objectif cette année encore est de permettre aux artistes du territoire, toutes catégories confondues, de comprendre comment ils peuvent évoluer au sein de la sphère économique. Nous voulons les sensibiliser sur l’importance d’exercer leur activité, même une activité secondaire, dans un cadre et donc à travers un statut administratif (artiste-auteur ou intermittent du spectacle). Le statut va légitimer l’activité mais aussi lui donner une valeur économique. Il va permettre à l’artiste de facturer ses prestations, de bénéficier d’avantages sociaux et de subventions ou encore de répondre à des appels à projets pour développer son activité. Le statut devrait être vu par les artistes non pas comme un piège mais plutôt comme un facilitateur pour leur activité. C’est important de souligner que le travail doit être également collectif. Les prescripteurs de ces services doivent connaître et respecter le cadre dans lequel ils peuvent indemniser l’artiste. Ils ont eux aussi une responsabilité et un rôle à jouer dans la reconnaissance et la valorisation de l’artiste sur le territoire. »
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