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« Le batteur est la pierre angulaire du groupe »

FOCUS a souhaité donner la parole à ceux sans qui la musique serait impossible : les percussionnistes. Deux batteurs aux horizons très différents, Leeyo on the drums et Engué, se livrent sur leur métier et leur passion commune.


© Raphaël Novella
© Raphaël Novella



LEEYO ON THE DRUMS


Natif de l’île, Leonardo Richardson, alias Leeyo on the drums, est initié à la musique à l'âge de 13 ans lors des messes d’église. Tombé amoureux de la batterie, il apprend à en jouer en autodidacte pendant quelques années avant de monter sur scène pour la première fois sous l’impulsion du saxophoniste Connis Vanterpool. Leonardo Richardson devient rapidement musicien professionnel et accompagne de nombreux artistes. Il enchaîne les tournées en Europe et en Amérique aux côtés d’artistes internationaux comme Jimmy Buffet, Lady Saw, Oswald, Yannick Noah ou encore MC Solaar. À St-Martin, le batteur est de toutes les grosses manifestations et travaille notamment avec de nombreux groupes et artistes comme SMS Experience, Remo and the Barbwire band ou encore Kenyo Baly.



Quel a été ton premier contact avec la batterie ?

LEEYO ON THE DRUMS : C’était à l’église, j’avais 13 ans. Je regardais le batteur et je me suis dit « il faut que j’apprenne ça ». J’ai été immédiatement attiré par cet instrument, comme par une force électrisante ! Ce gars m’a montré les bases et j’ai commencé à apprendre seul. Je n’ai jamais voulu jouer d’autre instrument que celui-là.


Quel(s) style(s) maîtrises-tu le mieux ?

Je suis capable de jouer à peu près n’importe quel style : RnB, musique latine, funk, rock, soca, reggae, disco… Je joue avec de nombreux musiciens donc je dois être le plus polyvalent possible. Chaque style est différent avec son esprit, sa vibe, et je respecte ça.


Quels sont tes influences ou tes idoles ?

Aaron Spears, Brian Frasier-Moore, et n’importe quel batteur créatif.


Le sens du rythme est-il quelque chose d’inné ou d’acquis ?

Les deux. Je pense que certaines choses viennent naturellement mais que l’on est surtout à l’aise avec les styles auxquels on est exposé. On a la chance ici à St-Martin d’être immergé dans de nombreuses cultures, de nombreux genres musicaux, c’est un véritable melting pot et ça facilite certains apprentissages.


La batterie est-elle un instrument plutôt facile ou difficile à apprendre ?

Je dirais plutôt difficile car il faut séparer son esprit et ses membres, créer un contrôle qui n’est pas naturel. Mais je pense qu’on ne peut jamais vraiment maîtriser l’instrument, il y a toujours des choses à apprendre.


Quel style musical est le plus difficile à apprendre selon toi ?

Mon dernier apprentissage en date a été celui de la musique latine. J’ai passé des heures à en écouter pour être le plus respectueux et authentique possible par rapport à la musique. Encore une fois, je pense que c’est plus difficile quand on n’a pas grandi avec cette musique.


On peut parfois penser que le batteur est un peu dans l’ombre malgré son rôle essentiel. As-tu ce ressenti ?

Non, je pense que chaque membre du groupe se complète. On est tous aussi importants les uns que les autres. Si j’arrête de jouer, le public va s’en rendre compte et arrêtera de danser. Je ne me suis jamais senti dans l’ombre, je joue de la batterie car j’adore ça, c’est une véritable passion.


Si tu avais un conseil à donner à un jeune qui démarre la batterie ?

Fais le pour l’amour de la batterie, fais le parce que tu as la sensation d’en avoir besoin. Et respecte cet art.



Leeyo on the drums

Engué
Engué

ENGUÉ


Enguerrand Munch-Prevel, dit Engué, grandit dans une famille d’artistes en Alsace, entre un père musicien et une mère comédienne. À 6 ans, il prend ses premiers cours de batterie et à 14 ans, monte son premier groupe de grunge, Vivage. Le jeune groupe est rapidement repéré par le manager de la Team Nowhere, un collectif de nu métal français. Engué forme ensuite Baby Brings Bad News où il est guitariste, puis Mud Dogs où il reprend sa place à la batterie. Le musicien se professionnalise rapidement et alterne les concerts et le travail de roadie pour de grands artistes français comme Alain Souchon, Michel Sardou ou Les Enfoirés. Il enchaîne les tournées aux quatre coins de France, de Belgique, de Suisse et d’Allemagne, en première partie d’artistes français comme Les Insus, Superbus, Vegastar ou Empyre, mais aussi d’artistes américains comme Ron Thal ou Nashville Pussy. En 2018, Engué s’installe à St-Martin d’où sa femme est originaire. Il est aujourd’hui batteur du groupe Squall et guitariste-chanteur de Spicy Roses.



Quel a été ton premier contact avec la batterie ?

ENGUÉ : Mes parents étaient des hippies sur le retour. On vivait dans une maison au fond de la forêt où beaucoup de gens se réunissaient. La journée ils travaillaient et la nuit ils faisaient de la musique. À 4 ou 5 ans, je regardais la batterie comme si c’était un vaisseau spatial qui brillait et j’avais envie d’être derrière ce vaisseau spatial. J’ai commencé les cours à 6 ans.


Quel(s) style(s) maîtrises-tu le mieux ?

De 6 à 13 ans la batterie était simplement une activité extra-scolaire. À 14 ans, j‘ai rencontré mes premiers potes et on a monté un groupe de grunge. On peut dire qu’à cet âge-là j’ai viré rock et je n’ai plus jamais lâché (rires) !


Quels sont tes influences ou tes idoles ?

Johan Boham de Led Zeppelin, Dave Grohl de Nirvana, Stewart Copeland de The Police, Brad Wilk de Rage Against the Machine, pour n’en citer que quelques uns. Ces batteurs sont teintés de groove pour la plupart, c’est ce que j’aime : des batteurs qui ont des subtilités dans leur jeu et pas qui tapent simplement pour taper.


Le sens du rythme est-il quelque chose d’inné ou d’acquis ?

Je ne pense pas que ce soit inné. Beaucoup de gens l’ont de manière assez naturelle mais c’est surtout quelque chose qui se travaille. Le talent ne suffit pas, c’est une question de volonté.


La batterie est-elle un instrument plutôt facile ou difficile à apprendre ?

Je dirais que la première approche de l’instrument est plutôt facile car elle est gestuelle et rythmique. On a tous quelque chose d’instinctif pour la percussion. Regardez les bébés, ils tapent très rapidement sur tout ce qui les entoure. Donc on arrive plus facilement à un résultat avec la batterie qu’avec d’autres instruments. Mais pour être vraiment bon, il faut du travail.


Quel style musical est le plus difficile à apprendre selon toi ?

On peut aborder n’importe quel style de manière simple comme on peut aborder n’importe quel style de manière complexe. Le jazz, le rock… n’importe quel style peut être très primaire ou très cérébral.


On peut parfois penser que le batteur est un peu dans l’ombre malgré son rôle essentiel. As-tu ce ressenti ?

J’avais ce sentiment quand j’avais 16 ans, mais quand tu te professionnalises tu te rends compte qu’il y en a pour tout le monde. Pour moi, le batteur est la pierre angulaire du groupe. Toute la rythmique se fait autour de la grosse caisse. Un mauvais groupe avec un bon batteur, ça fonctionne. Un bon groupe avec un mauvais batteur, ça ne fonctionne pas. Et quand tu commences à faire des grosses scènes, tout le monde est debout, toi tu es assis sur ton trône au dessus de tout le monde. Franchement, c’est la meilleure place (rires) !


Si tu avais un conseil à donner à un jeune qui démarre la batterie ?

Qu’il n’hésite pas. Déjà ça fait du bien ! C’est très enrichissant et ça ouvre des champs de rencontres.

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