Jasmine Phillips fait partie des rares personnes qui créent localement des costumes pour le Carnaval. Après plus de 30 ans de création pour sa troupe, les Survivors, elle a décidé de lever un peu le pied sur cette passion dévorante.
Dans la maison de Jasmine Phillips, les plumes, les strass et les paillettes ont leurs habitudes. Mais cette année, son salon est plutôt bien rangé. Seuls quelques bouts de tissus et quelques outils traînent entre les dizaines de trophées gagnés au fil des ans. « Ce n’était pas comme ça les années précédentes, il y en avait partout », nous glisse Jasmine Phillips avec amusement. La fondatrice de Survivors Production a passé plus de 30 ans à créer elle-même les costumes des quelque 300 membres de la troupe, adultes et enfants confondus, qui prennent part aux parades des Carnavals du côté hollandais et français.
Aujourd’hui, ils ne sont plus que quelques-uns à confectionner des costumes sur l’île, le reste étant fait « à l’étranger », nous explique Jasmine Phillips. Même si elle a toujours été aidée par plusieurs autres personnes car « on ne peut pas tout faire tout seul », elle est arrivée au bout de cette aventure passionnante mais très chronophage. La confection d’un costume peut prendre d’une journée à un mois entier, selon la difficulté de la pièce. « Après le travail, après minuit, quand les gens dorment, on est encore en train de créer des costumes », nous raconte-t-elle. « C’est fatiguant mentalement car ça s’ajoute à la gestion du groupe de musique et de tout le reste ». La faible rentabilité de la création a été un argument supplémentaire pour motiver Jasmine Phillips à passer à autre chose. « On voit la beauté du costume mais rarement sa valeur. Certaines plumes valent 5 dollars pièce ». Un costume coûte ainsi entre 400 et 800 dollars et peut aller jusqu’à plus d’un millier de dollars. Un coût énorme pour l’association qui se finance essentiellement grâce au sponsoring.
DE LA CRÉATION AU COACHING
Depuis 2019, Jasmine Phillips a donc abandonné la confection pour se concentrer sur le coaching des reines de concours. Elle aide actuellement 3 candidates à travailler leur discours, leur posture, et tout ce qui leur permettra de remporter le grand concours qui a lieu le 27 mars cette année. Cependant elle n’a pas totalement laissé de côté sa passion puisqu’elle réalise les costumes des candidates. Après 30 ans, « c’est difficile de se renouveler, on revient souvent sur les mêmes motifs », reconnaît-elle. Mais grâce à son expérience, la créatrice a appris à développer sa patte et à parfaire son style. « Selon leur âge et leurs goûts, certains veulent quelque chose de sexy, d’autres des costumes plus habillés et traditionnels. L’important est de connaître son client. »
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