Pour la première fois à Saint-Martin, les moko jumbies et l’art des échasses, symboles d'un héritage afro-caribbéen, seront mis à l’honneur à l’occasion d’un évènement inédit. Le Moko Fest, porté par l’association Funtopia, se déroulera le dimanche 3 juillet dans le parc Emilio Wilson.
Cela fait maintenant 8 ans que l’association Funtopia, engagée dans des projets pour la jeunesse, déploie l’art des échasses sur le territoire. Depuis 2014, elle propose des cours dans les écoles primaires de Sint Maarten pour apprendre aux enfants à marcher avec des échasses. À l’origine, cet art, intitulé « moko », proviendrait d'Afrique occidentale et aurait été apporté dans la Caraïbe par les esclaves déportés. Le moko jumbie, le danseur, porte un costume et un masque de carnaval. L’origine du mot provient de « moko », un terme africain désignant Dieu, et « jumbi », un terme antillais désignant un fantôme ou un esprit. Très répandu depuis les années 1900 à Trinité-et-Tobago dans les festivals et les célébrations comme le Carnaval, l’art du moko était également présent à Saint-Martin, malgré l’absence d’écrits en attestant. « Nous sommes en train de documenter peu à peu tout cela et de découvrir une partie de notre histoire », explique Lucinda Audain, la présidente de l’association Funtopia. « Dans les étangs salins, les travailleurs utilisaient les échasses pour se déplacer plus facilement ».
CRÉER SA PROPRE HISTOIRE
Aujourd’hui, Lucinda Audain souhaite éduquer le grand public à cette culture et à cette spiritualité africaines qui sont étroitement liées à Saint-Martin et Sint Maarten mais qui effraient encore une partie de la population. Grâce aux cours donnés dans les écoles et à la naissance du Moko Fest, « nous créons notre propre histoire », estime la présidente de Funtopia. Une centaine de participants de la troupe Soualiga Giants monteront sur leurs échasses lors du festival le 3 juillet prochain, dont deux échassiers professionnels venus de Trinité. Des ateliers seront proposés pour ceux qui souhaitent s’initier à cet art. En parallèle, de nombreuses animations seront organisées dans le parc Emilio Wilson autour de la culture afro-punk : expositions d’art, prestations musicales, stands de spécialités culinaires africaines et antillaises, artisanat, mode… Un espace santé et bien-être accueillera des séances de yoga, de zumba et des stands de produits naturels. Des décors seront installés pour permettre au public de se prendre en photo, dans le même esprit que le musée du selfie de Cole Bay. Une zone sera également dédiée aux enfants, pour permettre aux parents de profiter pleinement de cette journée culturelle et artistique inédite.
Moko Fest :
Dimanche 3 juillet, 8h-20h
Emilio Wilson Park, Philipsburg
Facebook : @soualiganmokos
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