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PORTRAIT. Peggy Oulerich, la danse comme vision du monde

Le traditionnel spectacle de fin d’année de Peggy Oulerich sera présenté fin mai au théâtre La Chapelle. Rencontre avec une chorégraphe engagée et passionnée, pionnière de la danse contemporaine à Saint-Martin et Sint Maarten.

Peggy Oulerich

Peggy Oulerich et la danse, c’est une histoire d’amour qui dure depuis longtemps. Gymnaste depuis son plus jeune âge, elle s’essaie rapidement à la danse classique et au modern jazz, qu’elle pratique en Nouvelle-Calédonie et au Sénégal où elle grandit. À l’adolescence, elle découvre la danse contemporaine grâce à une spécialiste de passage dans son école de danse et tombe « en amour », nous confie-t-elle. « Ça a été une révélation ». Alors en formation pour devenir professeur d’EPS, Peggy Oulerich se spécialise en danse contemporaine. À 18 ans, elle déménage à Paris pour poursuivre ses études et intègre la compagnie Sans Dessus Dessous dans laquelle elle fait ses armes en tant que chorégraphe. Grâce au Centre Chorégraphique National de Créteil, elle travaille avec de nombreux grands chorégraphes tels que José Montalvo, Dominique Hervieux ou encore Maguy Marin. « Je me suis rendue compte que ça ne m’intéressait pas d’être danseuse », raconte Peggy Oulerich. « Ce qui me plaisait c’était la construction, le message, la scénographie, le corps du danseur et ce qu’on peut en faire ». La jeune femme commence alors à créer des chorégraphies pour la compagnie, dont elle prend ensuite la direction.



DÉVELOPPER LA DANSE CONTEMPORAINE


En 2007, après des vacances passées à Saint-Martin, elle s’y installe. Alors qu’elle avait toujours envisagé de repartir vivre en Afrique, en retournant au Sénégal elle estime alors qu’elle n’aura rien à y apporter. « Il y avait déjà des grands chorégraphes sénégalais qui fonctionnaient bien », explique-t-elle. « À Saint-Martin et Sint Maarten, il n’y avait pas du tout de danse contemporaine. Et j’ai retrouvé, au travers de la touche caribéenne, la touche africaine qui m’est chère ». Peggy Oulerich rencontre Clara Reyes, directrice à ce moment-là du Imbali Center for Creative Movement, qui lui propose de travailler avec elle. Pendant plus de 10 ans, à Imbali puis au National Institute of Arts, les deux femmes collaborent et « créent des passerelles entre le contemporain et les danses caribéennes et africaines. On a formé des danseurs de A à Z dans tous les styles de danse. J’ai une danse très animale, très ancrée dans le sol. Ici j’ai trouvé cette capacité des corps, différente de ce que je connaissais en métropole, mais aussi un style à l’américaine, un peu showman. » Certains jeunes formés par Peggy Oulerich font aujourd’hui carrière à l’international. Une fierté pour la chorégraphe qui a toujours eu à coeur « d’amener les jeunes vers un véritable métier artistique ».


Avec sa compagnie, la Peggy Ö Company, Peggy Oulerich a enchaîné pendant des années les projets tant pédagogiques que sociaux, mais aussi commerciaux avec des spectacles de grande envergure dans les casinos et les hôtels. Avec toujours l’envie de proposer « quelque chose de construit, pour sortir du schéma du corps sexué, du corps sexy, que l’on retrouve souvent ici », précise-t-elle. En 2011, elle a rejoint le collectif HeadMade Factory dont l’objectif est de promouvoir l’art contemporain sur l’île à travers la collaboration d’artistes dans diverses disciplines.


Mais depuis le passage du cyclone Irma en 2017, Peggy Oulerich a dû se réinventer, comme de nombreuses personnes. Devenue directrice de l’association Cobraced, qui porte des projets socio-éducatifs pour la jeunesse, elle continue à transmettre sa passion pour la danse à travers des cours et des ateliers. Dans son spectacle prévu les 27 et 28 mai au théâtre La Chapelle, la chorégraphe nous donnera à voir une nouvelle fois sa vision du monde par la danse, le rapport au corps, à l’autre et à la femme avec gravité et poésie.


 

Spectacle de la Company Ö


Vendredi 27 et samedi 28 mai à 19h

Théâtre La Chapelle, place de la Baie Orientale

Tickets : 17€ adultes, 12€ enfants de moins de 10 ans

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