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PORTRAIT. Cindy Choisy revient avec une exposition futuriste

Après plusieurs années d’absence, Cindy Choisy, aka CinLAB, revient sur le devant de la scène avec une exposition intitulée « Reboot », dont le vernissage aura lieu le 17 février dans la galerie Norma's Art Studio. Un projet multimédia forgé par son intérêt pour les cultures caribéennes, son questionnement sur la matière première et sa réflexion sur les défis climatiques.



Cindy Choisy a grandi entourée de nature. Photo : Raphaël Novella

C’est en découvrant l’endroit où Cindy Choisy a grandi et vit encore aujourd’hui que l’on comprend en quoi son potentiel créatif a eu toute la liberté de se développer. Sur les hauteurs de Quartier d’Orléans, la propriété de la famille saint-martinoise s’étend dans un écrin de verdure et de quiétude qui accueille des dizaines d’oiseaux, de tortues, de chiens et de chats. « J’ai grandi dans les bois », résume Cindy Choisy en riant.


Née dans un environnement porté sur la nature et la culture, elle a tout de même suivi le schéma de ses parents enseignants en poursuivant des études de biologie à Paris. Après plusieurs années à insister pour prendre des cours d’art, Cindy met finalement de côté les maths et la physique pour intégrer l’Institut Supérieur des Arts Appliqués (LISAA) où elle suit un cursus en design de mode et textile. Une fois son diplôme en poche, elle enchaîne les missions en freelance : petite main pour les défilés, infographiste ou encore dessinatrice d’accessoires de mode pour un créateur japonais.


RETOUR AUX SOURCES


Après 10 ans passés à Paris dans un milieu passionnant mais qui ne lui correspond pas totalement, Cindy commence à ressentir le mal du pays. « Je suis rentrée à St-Martin en 2008. Mes parents avaient une villa en location saisonnière et j’ai décidé de m’occuper de la décoration. Comme je ne trouvais pas de tableaux à prix raisonnable et qui me plaisaient, j’ai commencé à en réaliser moi-même ». C’est ainsi que débute sa pratique artistique, influencée par sa passion pour l’histoire et la culture amérindienne, que Cindy a eu l’occasion de découvrir plus jeune grâce à ses parents membres d’une association d’archéologie. La peinture et la broderie, qui lui permettent de nourrir son goût pour les textures, les motifs et les couleurs, sont alors ses médias de prédilection. Dans ses toiles, elle interroge l’identité caribéenne en établissant des parallèles avec la biologie cellulaire et la botanique. Le fil conducteur de ses oeuvres : un système de rhizomes à mi-chemin entre schémas biologiques et circuits électroniques.


En parallèle, la jeune femme travaille comme formatrice en art et professeure contractuelle. Elle donne aussi de son temps pour animer des ateliers pour enfants au sein de l’association Saint-Martin Art School auprès du passionné d’histoire Christophe Henocq. Mais en 2020, après la crise du Covid, elle réalise qu’elle souhaite par dessus tout créer et développer sa carrière d’artiste. « Je voulais bien motiver de nouveaux artistes, mais si je disparaissais ça n’avait aucun sens », remarque-t-elle. Elle décide de mettre fin à ses différentes activités pour se concentrer sur sa pratique artistique, soutenue par ses parents auprès desquels elle vit avec son compagnon et son fils. Un privilège dont Cindy a conscience et qui lui permet alors de poursuivre un projet né en 2017. « Après le passage du cyclone Irma, j’ai réalisé à quel point nous étions isolés et dépendants de l’extérieur pour vivre », raconte-t-elle. « Il a fallu beaucoup trier et j’ai commencé à faire de la récupération de matériaux. C’est comme ça qu’est née ma réflexion artistique autour du changement climatique. »



Dans l’atelier de Cindy Choisy, à Quartier d’Orléans. Photo : Raphaël Novella


UN PROJET COLOSSAL ET ENGAGÉ


Le samedi 17 février à la galerie des Terres Basses Norma's Art Studio, Cindy Choisy présentera son projet intitulé « Reboot - Futuristic Artefacts », fruit de six années de travail. L’artiste a imaginé « une nouvelle tribu dont nous serions les ancêtres » après les dégâts causés par le réchauffement climatique. Fruit de nombreuses recherches, cette culture caribéenne fictive, avec ses rites, sa mythologie et ses savoirs ancestraux interroge sur la transmission des éléments d’une culture après sa disparition.


L’exposition comportera un mélange de toiles, d’objets et d’installations, mêlant peinture, broderie, papier recyclé et matériaux de récupération dans la continuité du questionnement de l’artiste sur la matière première. Avec ce projet colossal et engagé, Cindy Choisy marque son grand retour sur la scène artistique saint-martinoise, qu’on lui souhaite rempli de succès.



 

Instagram : @cinlab_art

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