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PORTRAIT. Julian Prince, fondateur du SXM Festival

Du 8 au 12 mars, le festival de musique électronique SXM Festival vivra sa 7ème édition. L’occasion de revenir sur le parcours de son fondateur Julian Prince, fou de musique et business man acharné.


Julian Prince © Raphaël Novella


La musique, sa vie en est « tellement remplie » que Julien Arbia, alias Julian Prince, ne sait pas par où commencer quand on lui demande de nous raconter son parcours. Né à Montréal dans les années 80, il passe son enfance entre les températures extrêmes du Canada et les plages de Miami, où sa famille gère un motel. La musique tient une place centrale au sein de sa famille et de ce mode de vie atypique. « Mon oncle travaillait dans un magasin de disques et m’apportait souvent des vinyles », se souvient Julian Prince. « On écoutait tout le temps de la musique à la maison. » Les années 80 et 90 sont alors une époque musicale riche, avec l’émergence des pop stars et des mouvements grunge, punk puis hip hop. « On consommait de la musique comme c’est pas permis », se remémore Julien Arbia avec nostalgie.

Le 1er janvier 1995, Julian Prince se laisse embarquer par sa soeur dans une rave party (rassemblement d’amateurs de musique électronique underground). Il a 13 ans et découvre l’univers de la techno. « Cette soirée a été perturbante » se souvient-il. « Le lendemain j’ai commencé à écouter la radio la nuit, car c’était le seul moyen d’avoir accès à de la musique électronique à moins de s’acheter des vinyles ».


L’adolescent devient alors boulimique de musique, allant jusqu’à se priver de manger pour s’acheter des vinyles. Dans les rave parties, qu’il fréquente désormais régulièrement, il est attiré par les salles hip hop, et commence à vouloir « scratcher », effet qui consiste à perturber la rotation du disque pour produire un son. Il rejoint un groupe de hip hop en tant que DJ en 1997 et organise sa première rave party à Montréal en 1998. Mais à ce moment-là, le vent tourne pour le hip hop, notamment avec la mort du rappeur Tupac. « Les artistes rappaient beaucoup à propos de l’argent, c’est devenu moins artistique, plus superficiel », se souvient Julian Prince. « Et puis c’était toujours les mêmes sons, moi c’était l’aspect de découverte de la musique qui m’intéressait ». Le jeune DJ se tourne alors vers l’électro, qui lui permet d’étancher sa soif de nouveauté. Il commence rapidement à jouer et à produire. Mais entouré d’une famille d’entrepreneurs et poussé à participer aux affaires familiales, Julian donne la priorité au travail pendant de nombreuses années, tout en continuant à mixer et à organiser de temps en temps des soirées dans les clubs et les entrepôts de Montréal. « La musique a toujours été mon échappatoire, ma « safe place », l’endroit où je me sens bien et où je me sens moi-même », résume-t-il.



Julian Prince au SXM Festival © The Manc Photography

ST-MARTIN ET L’AVENTURE DU FESTIVAL


En 2003, Julian Prince arrive à St-Martin où sa famille tient déjà plusieurs entreprises. Les festivals électro à travers le monde commencent à faire parler d’eux et le musicien rêve d’une île où la musique électronique aurait toute sa place. Les années passent et en 2015, il se lance vraiment dans le projet de créer un festival, avec l’idée de « ramener dans la scène house la beauté de la nature, le respect de l’environnement et les belles valeurs de l’esprit psy-transe ». La première édition du SXM Festival voit le jour en 2016. Julian Prince doit mener de front ce projet fou, sa vie de jeune père, sa carrière d’artiste et ses deux bars à Montréal. « J’ai voyagé beaucoup moins, je me suis concentré sur le festival pour sécuriser ma famille. Si j’avais su à quel point ça allait être difficile, je ne sais pas si je l’aurais fait », reconnaît-il avec honnêteté. En 2019, l’entrepreneur vend ses deux affaires à Montréal pour venir s’installer de façon permanente à St-Martin. Le cyclone Irma en 2017 et la pandémie en 2020 ont été deux cataclysmes pour l’évènement mais Julian a toujours pu compter sur l’équipe qui s’est créée autour du festival, notamment sur son partenaire Driss Skali, qui a vraiment endossé « ce rôle d’ambassadeur en se rendant dans les festivals et en rencontrant l’industrie ». Malgré les difficultés, le SXM Festival a su se relever pour revenir à chaque fois plus fort. « Partager aux gens des valeurs », « changer les modes de vie», « promouvoir la destination » sont autant d’objectifs que Julian Prince s’est fixé à travers ce projet qui a « plus grande vocation que simplement la fête ». Tout en continuant à faire grandir son festival, l’artiste n’en oublie pas ce qui l’anime à la base de tout : la musique. Il s’est récemment replongé dans la production car c’est ce qu’il recherche depuis plusieurs années déjà : « concentrer mes efforts sur le côté artistique pour être dans mon élément ».


 

Instagram : @julianprincesxmf


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