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PORTRAIT. Mosera, l’expression avant tout

L’artiste-peintre revient sur le devant de la scène saint-martinoise avec une exposition à l’Axum Art Café. À cette occasion, il nous raconte son cheminement artistique, de la gravure artisanale à l’art expressionniste, et son engagement pour la culture au sens large.


Photo : Raphaël Novella

Axum Art Café, niché au premier étage d’un bâtiment ancien de Frontstreet, est un lieu riche et inspirant pour les amoureux d’art et de culture. Ce café-concert, lieu d’exposition et de représentation, accueille les artistes de tous horizons depuis plus de 25 ans. Il tient toujours debout grâce à la persévérance et la passion d’un homme : Mosera.


Originaire de la petite île de Sainte-Lucie, Mosera a été élevé par sa mère et sa grand-mère. Durant sa scolarité chaotique, il se souvient avoir toujours été créatif. « Mais comme tous les enfants, je crois », précise-t-il. À l’âge de 16 ans, il arrête l’école et travaille quelques temps dans le domaine de l’électricité et de la téléphonie. « Au moins c’était concret, mais je m’ennuyais ». Sa créativité se réveille et devient évidente lorsqu’il rejoint le mouvement Rastafari, qui se répand à ce moment-là dans les Caraïbes et prône un retour à la nature et à l’autonomie. Mosera commence alors à graver des calebasses dans l’atelier qu’il aménage chez sa grand-mère. Il quitte ensuite Sainte-Lucie pour la Guadeloupe où il ouvre un atelier et vend ses créations. « Mon objectif à cette époque était d’avoir un atelier dans chaque île ! », se souvient-il avec amusement.


En parallèle de son artisanat, Mosera développe son amour pour la musique, et plus particulièrement la guitare, et apprend la théorie musicale. « Comprendre comment fonctionne la musique m’a donné le pouvoir de créer ». Se considérant comme un artisan, il comprend petit à petit qu’il est aussi un artiste. Lorsqu’il trouve la confiance en lui nécessaire pour se mettre à peindre, un nouveau monde s’ouvre à lui.


UTILISER L’ART POUR COMMENTER


En 1984, Mosera s’installe à Sint Maarten avec sa femme et rencontre le peintre saint-martinois Roland Richardson qui l’aide rapidement à organiser sa première exposition de peinture au restaurant Le Poisson d’Or. En 1987, ses oeuvres se joignent à celles d’autres artistes caribéens telle que Ruby Bute lors que l’exposition « Bida I Kolo » au Stedelijk Museum d’Amsterdam.


Depuis, son travail a conquis le monde de l’art à l’international, pour être exposé dans toute la Caraïbe, en Europe et aux États-Unis. Au début qualifié « d’innocent », il n’a eu de cesse d’évoluer pour utiliser davantage le commentaire social. « L’art est un instrument qui sert à faire réfléchir, j’ai réalisé qu’il pouvait être provocateur », explique Mosera. Ses toiles expressionnistes reflètent les couleurs vibrantes des Caraïbes, autour de ses thèmes de prédilection que sont les femmes et la musique, les « deux grandes joies de la vie ».


C’est en 1998 que Mosera crée l’Axum Art Café avec 4 autres personnes qui se retireront ensuite du projet. D’abord concentré sur le jazz, cet espace dédié à la création artistique accueillera petit à petit des séances de poésie, des projections de films et des expositions d’art, devenant un lieu de référence pour les artistes et les amateurs d’art. Aidé par son fils Menelik, également musicien, Mosera s’est donné comme mission de faire en sorte que l’Axum reste un endroit authentique, ouvert à tous et neutre, loin des considérations commerciales qui peuvent parfois pousser à s’éloigner de ses principes. Il y organise sa nouvelle exposition intitulée “Skywatch”, à découvrir le vendredi 12 juillet à partir de 19h.


 

“Skywatch” - Vendredi 12 juillet, 19h

Axum Art Cafe, Philipsburg

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